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Financement

Délai pour payer des faillites : combien de temps imparti ?

Un dossier de faillite, c’est d’abord une course contre la montre. On imagine souvent pouvoir négocier, temporiser, attendre que la poussière retombe. Grossière erreur : dès que le couperet tombe, chaque minute compte. Des entreprises s’effondrent, des familles retiennent leur souffle, tandis que l’administration, elle, n’a que faire des états d’âme. Les délais s’imposent, froids, sans appel.

Combien de temps avant que la fenêtre se referme définitivement ? À force de repousser l’inévitable, on risque de voir les portes se fermer une à une. La loi ne laisse aucune place au hasard : rater le coche, c’est parfois tout perdre.

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Comprendre les délais en matière de faillite : ce que dit la loi

La procédure de faillite n’a rien d’un terrain vague. Tout est balisé, chronométré, encadré par le Code de commerce. Dès le jugement d’ouverture prononcé par le tribunal, le compte à rebours commence. Plus question de tergiverser : chaque partie doit connaître la partition et tenir le rythme.

  • Pour le chef d’entreprise, la déclaration de cessation des paiements se dépose au tribunal de commerce dans les 45 jours qui suivent la date effective de cessation. Un jour de trop, et les ennuis s’accumulent.
  • Quant aux créanciers, ils disposent de deux mois après l’ouverture de la liquidation judiciaire ou du redressement judiciaire pour déclarer leurs créances. Pour ceux basés à l’étranger, c’est quatre mois.

Ignorer ces bornes temporelles, c’est s’exposer à la forclusion : en clair, le dossier part à la poubelle, sauf à prouver une raison sérieuse et incontestable. La publication de l’ouverture au BODACC et l’inscription au registre du commerce et des sociétés (RCS) donnent le coup d’envoi officiel. L’information circule, mais l’exigence reste la rapidité.

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Le Code civil et le Code de la consommation interviennent dans certains cas d’insolvabilité personnelle ou de procédures collectives touchant des particuliers. Chaque étape, c’est une fenêtre à saisir. Laisser filer le temps, c’est risquer de voir s’envoler une créance ou un plan de redressement salvateur.

Quels sont les temps forts à respecter lors d’une procédure de faillite ?

Oubliez l’improvisation : la procédure de faillite avance au rythme d’un calendrier implacable. Débiteur, mandataire judiciaire, créancier, chacun évolue sous la pression d’échéances décidées par le tribunal. Un faux pas, et la procédure déraille.

  • Jugement d’ouverture de la procédure : c’est le point de départ. La période d’observation s’ouvre, l’activité de l’entreprise passe au crible. Cette phase court en général sur six mois, renouvelable une fois.
  • Période suspecte : elle remonte dans le temps, du constat de cessation des paiements jusqu’au jugement d’ouverture. Tous les actes passés durant cette période peuvent être contestés par le liquidateur judiciaire.

Vient ensuite la déclaration de créances : dans les deux mois suivant la publication au BODACC, les créanciers doivent réagir. Une créance non déclarée dans ce laps de temps ? Elle est écartée du plan de redressement, sans appel.

Quand la liquidation judiciaire est ouverte, le liquidateur prend la main. Il vend l’actif, règle les créanciers selon l’ordre établi par la loi, puis clôture la procédure une fois le bilan bouclé.

Pour les petites structures, la liquidation judiciaire simplifiée réduit les délais et simplifie les étapes. Mais pas question de bâcler : le respect du calendrier reste non négociable.

Du jugement d’ouverture à la clôture, chaque étape conditionne la capacité à protéger ses intérêts. Un retard, et tout bascule.

Délais de paiement et obligations des parties : zoom sur les étapes clés

Dans cette procédure, le temps dicte tout. Dès la publication de la décision d’ouverture au BODACC, les créanciers ont deux mois, pas un de plus, pour déclarer leur créance au mandataire judiciaire. Hors de France ? Quatre mois, mais pas davantage.

  • Déclaration de créance : si le créancier tarde, la sanction tombe. Sa créance ne sera pas intégrée à la procédure de recouvrement, point final.
  • Créances nées après l’ouverture : ces créances dites postérieures sont traitées à part, parfois avec un rang privilégié pour garantir la poursuite de l’activité ou la préservation de l’actif.

Le liquidateur judiciaire passe alors au crible chaque créance déclarée, admet ou rejette selon la loi. La clôture de la liquidation intervient une fois l’actif vendu et réparti, ou en cas d’actifs insuffisants. La durée globale ? Tout dépend de la taille du dossier, du nombre de biens à céder, de la complexité des litiges.

L’AGS (Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés) entre en scène pour les salaires impayés, sous réserve du dépôt d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) si la situation l’impose. Les contrats résiliés, eux, peuvent générer des créances spécifiques à déclarer dans les temps.

Rien n’est laissé au hasard : qui rate une échéance s’exclut lui-même de la procédure de recouvrement.

dossier faillite

Comment réagir en cas de dépassement des délais imposés ?

Ignorer les délais dans une procédure de faillite, c’est jouer avec le feu. Le liquidateur judiciaire veille au grain ; chaque retard ou oubli peut coûter cher, jusqu’à la forclusion, voire à des sanctions individuelles.

  • Pour les créanciers : une déclaration hors délai ferme la porte au plan de distribution. La seule option ? Saisir le juge-commissaire, dossier solide en main, pour tenter d’obtenir un relevé de forclusion. Sans raison valable – maladie, information réellement inaccessible – l’affaire est vite classée.
  • Pour le débiteur : dépasser le délai de déclaration de cessation des paiements, c’est risquer la faillite personnelle, parfois l’interdiction de gérer ou même une action pour banqueroute.

La responsabilité pour insuffisance d’actif guette les dirigeants qui ont failli à leur mission. Le Ministère Public et les créanciers contrôleurs surveillent chaque étape. Pas étonnant, d’ailleurs, que la Cour de cassation et la Cour européenne des droits de l’Homme aient déjà pointé du doigt l’État pour lenteur ou manquements dans la gestion de ces dossiers. Trop long, trop flou ? Les victimes peuvent faire valoir leur préjudice.

Les textes européens poussent dans le même sens : le parlement européen exige des procédures d’insolvabilité rapides et efficaces. Dépasser les délais, c’est ouvrir la porte à de nouveaux contentieux, parfois contre l’État lui-même.

Dans l’univers de la faillite, le temps ne fait pas de quartier. À la moindre hésitation, la fenêtre se referme, et ce qui semblait une simple formalité devient un obstacle infranchissable. Qui maîtrise le tempo garde la main ; les autres restent sur le quai, à regarder le train passer.

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