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Tokenisation d’actifs réels : obligations, actions et bons d’achat sur blockchain

L’émission d’obligations entièrement numérisées sur blockchain a été validée pour la première fois par un régulateur financier européen en 2023. Des actions de sociétés cotées sont désormais fractionnées en jetons numériques échangeables 24h/24, sans passer par les canaux boursiers traditionnels. Certains bons d’achat, autrefois limités à une enseigne ou à un support physique, circulent aujourd’hui sous forme de jetons interopérables sur des réseaux publics. Des institutions bancaires historiques, des fintechs et des start-up spécialisées participent à ce déploiement rapide, malgré des zones grises réglementaires persistantes. L’adoption reste contrastée selon les juridictions et la nature des actifs concernés.

la tokenisation d’actifs réels : une révolution pour la finance ?

La tokenisation avance à pas de géant sur les marchés financiers. Transformer un actif tangible ou financier en jetons numériques négociables sur blockchain redistribue les cartes. Les mastodontes de la gestion d’actifs, tels que Blackrock et Goldman Sachs, accélèrent et ne masquent pas leur enthousiasme : Larry Fink compare cette mutation à l’irruption des ETF. D’où vient cette accélération autour de la tokenisation d’actifs réels ?

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Premier moteur : la liquidité. Fractionner des actifs traditionnellement inaccessibles (obligations non cotées, immobilier, titres privés) multiplie les possibilités pour les investisseurs. La finance décentralisée (DeFi) s’approprie la tendance et propose des marchés ouverts, débarrassés des barrières classiques. Les règlements deviennent quasi immédiats, la transparence du registre blockchain limite l’erreur, la fraude et les doubles comptes.

Autre avancée majeure, la tokenisation d’actifs abat les coûts liés à la gestion, aux reportings et aux obligations de conformité. Les RWA (real world assets) deviennent accessibles à toute heure : une souplesse inespérée face aux infrastructures traditionnelles. Les premiers pilotes, notamment en Europe et en France, prouvent la faisabilité d’un passage à l’échelle, même si la normalisation et l’interopérabilité restent à affiner.

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Pour mieux distinguer les forces et faiblesses du modèle, voici les points clés à retenir :

  • Avantages de la tokenisation : liquidité, accessibilité, frais réduits, automatisation des flux.
  • Défis : interopérabilité, cadre réglementaire, sécurisation des systèmes.

La tokenisation RWA démarre tout juste, mais l’impact sur les métiers de la finance est déjà concret. Banques historiques, fintechs et acteurs crypto natifs rivalisent pour redéfinir leur rôle dans la chaîne de valeur.

quels actifs peuvent être tokenisés sur la blockchain aujourd’hui ?

La tokenisation dépasse aujourd’hui le seul univers des crypto-actifs natifs. Les actifs du monde réel prennent la forme de jetons numériques faciles à échanger, à fractionner, à transférer sur blockchain. Le champ s’élargit : obligations, actions, parts de fonds, immobilier, or, œuvres d’art, bons d’achat et même actifs de prestige.

Le secteur financier ouvre la marche. Franklin Templeton, par exemple, a lancé son fonds monétaire Franklin Onchain sur une blockchain publique : chaque part devient un token, détenu et transféré sans intermédiaire. La tokenisation des bons du Trésor américain connaît une forte croissance depuis 2023, stimulée par des acteurs comme Ondo Finance et des initiatives européennes. Désormais, il suffit de quelques dizaines de dollars pour accéder à des titres souverains, tout en bénéficiant d’un suivi en temps réel.

Du côté de l’immobilier, la transformation est déjà palpable. RealT commercialise des portions de maisons américaines sous forme de tokens, accessibles à tous, même avec un modeste ticket d’entrée. Le principe attire ceux qui cherchent à diversifier sans immobiliser un capital important. Les œuvres d’art emboîtent le pas : certains NFT représentent désormais une part de tableau ou de sculpture, sécurisée et authentifiée sur la blockchain.

L’or s’adapte à son tour : PAX Gold permet à chaque token de correspondre à une once physique, stockée à l’abri. Les biens de luxe et produits structurés rejoignent la vague, portés par l’attrait du fractionnement et de la liquidité.

Voici quelques exemples des actifs déjà concernés par la tokenisation :

  • Obligations et bons du Trésor : Franklin Templeton, Ondo Finance
  • Immobilier : RealT
  • Or : PAX Gold
  • Œuvres d’art et biens de luxe : NFT adossés à des actifs physiques

Avec la tokenisation d’actifs du monde réel, une nouvelle catégorie d’actifs numériques s’impose, fusionnant finance traditionnelle et technologies blockchain.

obligations, actions, bons d’achat : fonctionnement et cas concrets

La tokenisation transforme la gestion des obligations, actions et bons d’achat. Prenons le marché obligataire : Société Générale, à travers SG-FORGE, a émis des obligations numériques sur Ethereum. Chaque titre devient un jeton unique, facilement traçable, et les flux de règlements sont instantanés. Les processus lents et complexes du passé laissent place à une vitesse et une transparence inédites.

Pour les actions tokenisées, la dynamique s’accélère. Des plateformes comme Securitize ou ADDX organisent l’émission de security tokens adossés à des entreprises. Les investisseurs profitent de la possibilité d’acheter des fractions d’actions, avec une distribution automatisée des dividendes et la gestion des droits de vote intégrée. Résultat : l’accès s’élargit à de nouveaux profils, la liquidité s’améliore et la diversification gagne du terrain, sans exclure les institutionnels.

Pour les bons d’achat, la tokenisation sur blockchain fluidifie la distribution et l’utilisation. BitBond ou JP Morgan expérimentent des solutions pour garantir la traçabilité, limiter la fraude et simplifier les échanges. Les bons deviennent échangeables en temps réel, utilisables auprès de multiples partenaires, sans complexité technique.

Le mouvement est mondial. Goldman Sachs, tZero, Polymath multiplient les expérimentations autour des obligations et actions tokenisées. En 2023, l’encours des bonds tokenisés franchit les 800 millions de dollars : la part reste modeste, mais la trajectoire est claire. La finance classique s’adapte, portée par la blockchain et la montée en puissance des jetons numériques.

actifs numériques

ce que la tokenisation change pour les investisseurs et les marchés financiers

Une nouvelle dynamique s’installe. Grâce à la tokenisation, la frontière entre finance traditionnelle et finance décentralisée s’efface. Les investisseurs accèdent à des portions d’actifs : une obligation, une action ou même des bons d’achat s’achètent en fractions, sous forme de tokens inscrits sur blockchain. Ce principe de fractional ownership stimule la liquidité et encourage la diversification. Un portefeuille peut ainsi combiner des parts d’immeubles américains, des obligations d’entreprise ou de l’or tokenisé, sans alourdir les procédures.

La transparence s’affirme comme une nouvelle norme. Chaque opération s’inscrit durablement dans le registre distribué. Suivi précis des mouvements, contrôle des droits, vérification des détenteurs : la technologie blockchain garantit une traçabilité totale. Les acteurs institutionnels y trouvent leur compte, profitant d’une visibilité accrue et de frais de gestion allégés : les intermédiaires s’effacent, les tâches de back-office se réduisent. Sur les marchés secondaires régulés et OTC, de nouveaux standards émergent, propulsés par des plateformes comme Securitize ou ADDX.

Le risque ne disparaît pas, il se déplace. La réglementation s’ajuste : en Europe, MiCA et MiFID II dessinent les nouvelles règles, pendant que l’AMF adapte sa doctrine. Les investisseurs, qu’ils soient particuliers ou professionnels, examinent la fiabilité des protocoles, la solidité des proof-of-reserve et le sérieux des oracles. Un dialogue s’ouvre entre DeFi et monde régulé : la finance invente ses nouveaux codes, à cheval entre audace et encadrement.

La tokenisation d’actifs a ouvert une brèche : ni tout à fait rupture, ni simple évolution, mais la promesse d’un paysage financier où la frontière entre virtuel et tangible se brouille chaque jour un peu plus.

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